Au beau milieu d’une foule qui s’étend sur tous les horizons,
Je me retrouve juchée sur un petit escalier,
Admirant mes semblables rassemblés dans un infini perceptible,
Marchant tout-sourire pour remplir nos TroUS d’eSPoiR.
Paradant le rouge ou les couleurs de la terre,
Maquillés par la joie et brandissant des créations signifiantes,
La couche aux fesses ou couronnés de cheveux blancs,
Ils avancent tous fièrement, ensemble et chantant-dansant.
Certains prennent des photos pour faire durer l’euphorie,
Des vidéos pour protéger l’instant de l’oubli,
Je ferme les yeux pour m’immerger du puissant et fabuleux bruit,
Pour que demain soit la continuité poétique d’aujourd’hui.
Mon cœur dépasse de mon corps,
Les frissons m’habillent et l’émotion m’abrite,
Une tempête de larmes libératrices s’annonce,
J’attendais ce jour depuis toujours.
Je me fonds dans l’unisson, me noie dans la collectivité,
Reposant au creux de la grande paume que nous dessinons,
Me laissant emporter par le flot de ce nombre incalculable de pairs,
En paires de souliers heureuses de s’user pour continuer d’espérer.
Toi, bambin-bonheur, tu restes accroché sur ma hanche,
Un coup d’œil devant, un coup d’œil derrière,
Flatté de tous les côtés par la célébration-revendication,
Tu arbores ton regard de nouvelle expérience.
En tant que petit homme éponge d’aujourd’hui,
Tu ressens la grandeur du moment sans t’en surprendre,
Cette journée s’ajoute à la construction de ta normalité,
Tu observes, enregistres et intègres cette vision création-des-possibles.
…
Depuis,
À coups rythmiques de cuillères joyeuses sur casseroles bénévoles,
Les carrés rouge-utopie continuent de former des colliers-banderoles,
Sur les cœurs bien accrochés des générations en farandoles.
Pour toi et en hommage à Demain,
Une part festive de la population-en-arabesque se tient la main,
Devant le gouvernement funambule en confettis,
À qui encore aujourd’hui on dit :
Les banques-parapluies et les dollars-costumes,
Peuvent vous garder, pour un moment, de tomber,
Mais ce sont les mains du peuple,
Qui tiennent la corde sur laquelle vous avancez…